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Halte aux attaques anti-ouvrières. Organiser la riposte pour récupérer nos conquêtes sociales





Après avoir laissé des milliers de travailleurs continuer à produire sans protection pour les intérêts des monopoles malgré le confinement, le gouvernement fédéral de pouvoirs spéciaux, dirigé par un « Kern » de 4 personnes (3 libéraux et un CD&V) continue de prendre toute une série de mesures antipopulaires et antiouvrières pour répondre à la crise économique. Celle-ci couvait avant l'arrivée du virus. Le Coronavirus n'a été que le « facteur déclenchant » qui a révélé la crise de surproduction. En réponse, le patronat et la bourgeoisie se sont servi de la crise sanitaire pour jeter dehors des milliers de travailleurs, principalement ceux en contrat précaire. Leurs contrats n’ont pas été renouvelés alors que beaucoup occupaient un poste depuis longtemps dans leur entreprise. Ensuite, le salaire garanti et le préavis ont été remis en cause.

Un nouveau train de mesures arrive et qui sera suivi par d’autres pour sauver le taux de profits des capitalistes. Le gouvernement annonce ainsi de nouvelles mesures « provisoires » pour une durée de trois mois. Nous n’avons aucune confiance dans les promesses de ce gouvernement. La crise du capitalisme va se prolonger et nous devons mener la bataille dès maintenant contre la casse de nos conquêtes sociales.

L’ Arrêté Royal 14 des pouvoirs spéciaux est sorti sans tenir compte des remarques des syndicats. Il autorise clairement l’esclavage moderne en augmentant le nombre d'heures supplémentaires légales jusqu'à 220h pour les secteurs critiques, ne donnant pas droit à un repos supplémentaire ni à la compensation financière pour heures supplémentaires. Ceci sans aucun contrôle syndical possible ni celle de l'inspection sociale. En prime le gouvernement autorise le contrat individuel entre le travailleur et l'employeur. Cela peut aller jusqu'à 5h supplémentaire par jour.

L'Arrêté Royal N°14 prévoit aussi d'autoriser les entreprises à employer des réfugiés enregistrés si elles leur procurent « un lieu d’accueil », sans précision sur la qualité du logement. Le patronat pourra aussi conclure des CDD (contrat à durée limitée) successifs de façon illimité (officiellement jusqu'en juin) tandis que les travailleurs pourront être mis à disposition dans une autre entreprise toujours sans contrôle syndical, ni de l'inspection du travail ! à cela s’ajoute, la possibilité pour les employeurs de mettre en chômage leur personnel, les remplacer par des étudiants dont le maximum d’heures a été neutralisé. Enfin, les travailleurs en interruption de carrière ou en crédit temps, les prépensionnés pourront reprendre le boulot à plein temps, leur salaire étant exempté de cotisation sociale patronale (il n'y a pas de petits profits).

Nous refusons la reconduction des pouvoirs spéciaux évoquée à plusieurs reprises par la première ministre Sophie Wilmès, qui vise à renforcer la dictature du capital, tout comme nous refusons que la crise soit payée par les travailleurs et les allocataires sociaux. Dans ce cadre, nous nous opposerons aux appels à investir l’épargne dans des « bons d’État » pour « sauver le pays ». Les pensionnés seront, comme en Grèce, les prochaines cibles avec la suppression du maigre pécule de vacances ou la diminution du montant des pensions. Pour faire passer la pilule, ils commenceraient par attaquer les fonctionnaires « privilégiés »... Parmi les autres mesures antipopulaires qui seront à l’agenda, il y aura probablement de nouveaux sauts d’index.

Toutes ces mesures exigent l’organisation de notre classe, la préparation des luttes et des grèves générales à mener pour le retrait de toutes ces mesures antipopulaires, pour récupérer toutes conquêtes sociales depuis 50 ans et le début de la crise générale du capitalisme.

Le ministre des finances Alexander de Croo avait déjà fait un cadeau de 50 milliards au début de la crise au monde patronal financier. Maintenant il prévoit d'injecter encore des milliards « pour sauver des PME » mais surtout pour aider les grosses entreprises et monopoles.

La crise « des masques » que l'État ne sait pas fournir gratuitement à la population mais que le secteur de la distribution (COMEOS) sort soudainement de son chapeau à des millions d'exemplaires à vendre montre bien quelles sont les priorités du pouvoir économique et politique en Belgique.

Malgré les annonces de la présidente de la Commission européenne, l’augmentation du déficit annuel à 9% du PIB résultant de ces mesures permettra dans les années à venir à l’Union Européenne d’exiger de nouvelles mesures structurelles contre les services publics (privatisation…) et les classes populaires en vertu de la rigueur budgétaire et de la règle des 3% (Traité de Maastricht).

Le complexe militaro-industriel est quant à lui épargné. Signe de l’approfondissement des contradictions inter-impérialistes, le gigantesque exercice militaire « defender Europe 20 » a amené des dizaines de milliers de soldats et de matériel de guerre aux frontières de la Russie, nous exposant au danger d'un nouveau conflit.

Nous n’avons rien à faire avec ce système économique synonyme d'insécurité, d'instabilité, de crises sur crises, de pauvreté et misère, de destruction de l'environnement et de guerre.

Nous devons sortir du capitalisme, nous organiser pour un front antifasciste, anticapitaliste, antiimpérialiste, pour le socialisme et la paix.

Le Bureau Politique

09-05-2020

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