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Hommage/eerbetoon à Julien Lahaut, président du PCB assassiné le 18 août 1950 (FR/NL)

Dernière mise à jour : 18 août 2021

[Hommage à Julien Lahaut, président du PCB assassiné le 18 août 1950]




Chers camarades,


Il y a 100 ans, les 3 et 4 septembre 1921 naissait le Parti Communiste de Belgique à Anderlecht. Des 30 premières années de vie du parti, on peut dire que la figure de Julien Lahaut est incontournable. Ils se confondent même parfois mais le parti ce n’est pas qu’un seul homme. On verra durant cet hommage plusieurs noms de grands camarades du parti. Il ne s’agit pas de refaire une enième biographie mais de connaître et de rendre hommage à Julien Lahaut à travers ses combats pour la classe ouvrière et de voir en quoi il peut encore inspirer, être un exemple pour les travailleurs aujourd’hui.


Il est tout d’abord important de se rappeler que ce n'est la théorie qui l'a amené au communisme mais la lutte de classe au quotidien, la lutte contre la misère, le chômage, l'exploitation, la lutte pour l'émancipation de notre classe. C'est un contexte qui a forgé ses convictions. Ainsi jouait-il à manifester quand il était enfant. Il est en effet né dans un moment de grande organisation de la classe ouvrière en Belgique, peu de temps après le massacre de Roux où la garde civique bourgeoise a tiré sur les grévistes qui entamaient une lutte révolutionnaire contre le système affameur en pleine crise de surproduction qui avait jeté des milliers de travailleurs à la rue. Le père de Julien Lahaut organisa les premières ligues socialistes à Seraing. C’est tout cela qu’il faut avoir en tête pour comprendre l’homme Lahaut, le militant Lahaut.


À 18 ans, il est déjà de la grève des métallos en 1902, une époque où les grèves étaient économiques et politiques. Il est licencié pour « activisme » de ce premier emploi chez cockerill contrôlé par la société générale de Belgique, ce monopole qui 48 ans plus tard fera partie des commanditaires de l’assassinat de Noss Julien devenu Président du Parti Communiste de Belgique. Julien a toujours gêné les capitalistes.


Camarades, on ne vient pas à la lutte uniquement par la théorie. La force de Julien, la force du parti, c'était et c'est de renforcer les luttes, les piquets de grève malgré qu'ils étaient interdits jusqu'en 1921.


Pratique-théorie-pratique.


Pendant la 1e guerre, Julien Lahaut s’était engagé dans l’armée. Mais à son retour du front russe, où il a découvert la révolution d'octobre, il est convaincu que Lénine a raison. C'est la théorie avant le retour à la pratique, un aller-retour constant entre les deux, même si Noss Julien est avant tout un homme/militant de terrain, un homme du peuple, un homme parmi le peuple.

Camarades, on oublie souvent que s'il n'est entré qu'en 1923 au PCB il avait lutté à l'intérieur du POB pour que celui-ci adhère à la 3e internationale. Malheureusement, contrairement à la France où le congrès de tours a permis le ralliement majoritaire aux thèses léninistes, en Belgique, le réformisme, le parlementarisme et l'opportunisme ont toujours dominé le POB et son successeur. En témoigne sa position quand le POB rentre dans le rang en 1921 à la faveur de la crise alors que le mouvement ouvrier venait de conquérir les 8h par la loi et surtout dans les usines avec des grèves menées par Julien Lahaut, suivant l’exemple des bolchéviques qui au lendemain de la révolution d’Octobre dès 1917, dans la jeune république soviétique, ont instauré les 8h, donnant espoir aux travailleurs du monde entier. En 36, c’est le principe des 40 heures qui est obtenu de façon unitaire après des luttes animées par Julien Lahaut. De même que les congés payés.


Camarades, nous savons fort bien que dans de nombreux secteurs les 8h ne sont déjà pas respectées et qu’il ne suffit pas de commémorer cette avancée historique de 1921 pour la classe ouvrière qui n’a été gagnée que par la lutte et la grève.

Au-delà des salaires et des conditions de travail, c’est le temps de travail, au cœur de la relation d’exploitation, au cœur de la relation capital-travail, qui est la cible des attaques du patronat. Les capitalistes cherchent à maintenir ou à augmenter leurs profits en augmentant le temps où nous produisons de la valeur et donc de la plus-value pour eux.


L’accord interprofessionnel (AIP) qui prévoit une très forte augmentation des heures supplémentaires sans sursalaire et sans compensation ni récupération en est une illustration tout comme le projet de loi du gouvernement grec de passer la journée de travail de 8h à 10h.


Camarades, la lutte pour la réduction collective du temps de travail fait bien partie de la lutte générale contre l’exploitation capitaliste.


Pour ses grèves en 1921, Julien Lahaut devenait gênant pour le POB et est finalement exclu du parti et du syndicat. Il fonde alors les chevaliers du travail, affilié à la profintern, internationale des syndicats rouges. Aujourd'hui, camarades, les idées du Syndicalisme de classe progressent et les travailleurs ne veulent pas se résigner. Nous devons amplifier nos campagnes autour de l'adhésion à la Fédération Syndicale mondiale non pas pour le simple fait d'adhérer et d'avoir un brevet « pureté dans la lutte » mais parce que c'est un outil pour renforcer nos luttes, pour les coordonner à l'échelle internationale car si le capital est transnational et joue de la liberté de circuler des capitaux, nous devons articuler nos luttes sur le plan national, local, et activer la solidarité. Nos combats sont les mêmes, contre les mêmes exploiteurs, de Fedex à Liberty Steel, en passant par Brussels Airlines. Et tant que nous n'avons pas notre propre syndicat, s’organiser à l'intérieur des organisations existantes sur une base révolutionnaire comme du temps de Julien Lahaut l'opposition syndicale révolutionnaire.


Toujours s’appuyer sur les revendications des travailleurs, définir des objectifs de lutte et agiter pour s’organiser pour la révolution socialiste seule à même de satisfaire nos besoins.

C'est seulement en luttant pour elle que nous arracherons de nouveaux droits à la bourgeoisie qui prend peur.


Camarades, Julien Lahaut, c’est aussi un militant hors pair qui a son caractère, n'hésite pas à dire ce qu'il pense mais reste discipliné. C’est aussi un internationaliste. En 1924 Lahaut mobilisa à l’appel de la 3e Internationale contre la répression coloniale menée par la France au Maroc qui visait l’émir Abdelkarim et la république du Rif, premier état décolonisé, reconnu uniquement par l’Union soviétique. Il y a 100 ans, en juillet 1921, Abdelkarim el Khattabi avait infligé aux troupes coloniales espagnoles une grande défaite à la bataille d’Anoual par une tactique de guérilla a inspiré le général Giâp à Dien Bien Phu. Abdelkarim dira « méfiez-vous des occidentaux sauf des communistes qui sont les seuls amis des arabes ».


Camarades, il faut ici voir dans le cadre du centenaire, que la lutte recourait tous les moyens, impliquait tous les révolutionnaires, y compris les intellectuels et les artistes. Ainsi le poète Paul Nougé, membre fondateur du 1er parti Communiste en 1919 avait-il participé au tract des surréalistes « la révolution d’abord et toujours » contre la guerre au Maroc. Parmi les autres signataires, on retrouve évidemment Louis Aragon.


12 ans plus tard, Achille Chavée, surréaliste et membre du Parti Communiste a quant à lui rejoint les brigades internationales comme bien d’autres membres du Parti ont combattu en Espagne. On peut citer Marcel Baiwir, Désiré Mosbeux, compagnon de Noss Julien à Seraing, ou encore les frères Akkerman qui ont donné leur vie à la lutte contre le fascisme.


Là encore, camarades, Julien Lahaut joua son rôle de dirigeant internationaliste en actes et en paroles. Il a ainsi accueilli chez lui des enfants espagnols, il encourageait les brigadistes. Il soutint l’Espagne républicaine jusqu’au bout contrairement à la social-démocratie qui avait une nouvelle fois trahit en reconnaissant Franco, par l’entremise de Paul-Henri Spaak, futur secrétaire général de l’OTAN, alors que la République tenait toujours. Comme en 14-18 où Vandervelde à encourager les soldats russes à poursuivre la guerre. La social-démocratie pour reprendre l'expression d'alors, c’est "la brigade de choc de l'impérialisme et le principal soutien de la bourgeoisie ". Le POB a défendu l’union sacrée comme aujourd’hui, les divers gouvernements nous chantent l’unité nationale, que ce soit durant la pandémie, derrière les olympiens ou pendant l’euro de football comme si nous ne faisions qu’un avec nos exploiteurs.


Il y a bien deux classes et nos intérêts sont diamétralement opposés. Les mots sur le calicot derrière Julien Lahaut en 1921 lors de la grève d'Ougrée Marihaye qui dure 9 mois sont simples et clairs : les patrons sont des méchants. Nous n'avons rien en commun avec nos exploiteurs. Ils achètent et recrutent pour nous casser, pour nous tuer. Le patronat n'a pas changé entre 1921 et 2021. On pense aux camarades de Fedex en Italie ou aux camarades de Colombie réprimés dans le sang.

Camarades, la classe ouvrière est une et notre lutte est internationale.


En 1923, 54 membres du Parti Communiste sont arrêtés dans le cadre du Grand Complot, des arrestations similaires s’abattent sur le Parti Communiste français. Nos deux partis sont alors accusés d’être « antipatriotiques » parce que nous nous opposons au militarisme à l’occupation de la Ruhr en Allemagne au service des monopoles miniers et sidérurgiques belges et français contre le peuple et la classe ouvrière d’Allemagne, parce que nous soutenons les révolutionnaires en Allemagne qui luttent contre leurs propres monopoles. Au final, 16 camarades sont renvoyés en justice. Parmi les 16, il y a Julien Lahaut qui n’est pas encore membre du Parti Communiste. Des meetings internationaux sont organisés pour leur libération. Ils seront finalement acquittés et à la sortie, Julien Lahaut demande son adhésion au PCB. Il voit la force et la nécessité du parti.


Camarades, le Parti doit être préservé à tout prix, c’est avec notre journal pour travailler auprès des masses, ce qu’il y a de plus important, une organisation d’avant-garde. Lorsqu’en 39, « la Voix du peuple » est interdit par le gouvernement, lorsqu’en mars 1940, le parti est interdit soi-disant « pour la défense des institutions nationales », Julien Lahaut s’y oppose fermement au parlement.

Camarades, cette loi, qui vise à interdire aux communistes d’être élus et de voter, d’occuper des fonctions publiques ou encore de faire partie d’un jury d’assises n’est pas sans rappeler le sort que subira et subit encore le KPD en Allemagne et la tentative d’interdiction du DKP le mois dernier de participer aux élections fédérales allemandes. Nous avons adressé notre soutien le plus fraternel à nos camarades et des messages de protestation sont venus du monde entier pour contribuer à la victoire de l’internationalisme prolétarien. Le DKP ne sera pas interdit et pourra se présenter aux élections.


Unité internationale mais aussi avec les victimes de l’exploitation capitaliste. Unité des travailleurs avec ou sans emploi, avec ou sans papiers.


Dès 1905, Julien Lahaut, avec le syndicat « relève-toi » qu’il avait créé quand il fut exclu de Cockerill et qui deviendra la centrale des métallos, s’opposa aux caisses d'aide mutuelle créées par le patronat. Il avait compris qu'un patron ne fait jamais rien dans notre intérêt et que ces caisses servaient à briser l'unité ouvrière.


Camarades, alors qu’on parle de plus en plus d’une réforme du chômage, Julien Lahaut, député communiste, avec Henri Glineur et Jacquemotte propose en 1932 une réforme de l’assurance chômage, avant la création de la sécu, pour la rendre universelle et gratuite, financée par les patrons à hauteur de cinq pour cent de la masse salariale et de dix pour cent des bénéfices, le solde étant à charge de l’État par l’affectation du Fonds National de Crise et la réduction des dépenses d’armement. En somme, c’est la création de cotisations sociales que les communistes défendaient et aujourd’hui encore, nous nous opposons à toute remise de cotisations comme ce fut encore le cas lors du dernier AIP. Les cadeaux au patronat (par subventions, remise) cumulent à 18 milliards d’euros en 2021. Dans le cadre de l’AIP, nous avons mené et continuerons à mener une campagne « ce n’est pas seulement la loi de 96 qu’il faut abolir, c’est la concertation sociale ».


Souvenons-nous camarades de la grande grève des mineurs en 32 : alors que les syndicats affiliés au POB accepte la modération salariale de 5% chez les mineurs, le PCB appelle à résister. C'est cette année-là que notre camarade Louis Tayenne à qui nous avons rendu hommage le 10 juillet dernier est tué par la gendarmerie et que les maisons du peuple sont protégées par la gendarmerie. Pas plus tard que ce mardi 10 août 2021, c'est le siège du PS qui était protégé par des policiers face à une centaine de sans-papiers.


Lahaut, le député, le héraut, le défenseur des travailleurs interpelait déjà sur la politique criminelle de la Belgique qui renvoyait des demandeurs d’asile soit directement vers l’Allemagne nazie soit vers les Pays-Bas où les demandes avaient déjà échoué. La Belgique refoulait les juifs, n’accueillait pas les réfugiés antifascistes. On se souviendra que la section MOE et les antifas italiens ont été importants dans la vie du parti, notamment lors de la scission de 1928. On se souvient que sous le gouvernement Michel, le secrétaire d´État Francken travaillait de concert avec la sûreté soudanaise de la dictature d’Omar el-Bashir tandis que nous luttions aux côtés de nos frères soudanais en Belgique pour leurs droits, pour la fin des centres fermés, et contre la dictature au pays.


Aujourd’hui, nous continuons notre travail avec les travailleurs immigrés. Nous continuons à dire "Même vie, même boulot, mêmes droits. "


Aujourd’hui, ce sont les Afghans qui ne sont pas accueillis alors que la Belgique a participé à la guerre de rapine et de la guerre impérialiste pendant vingt ans aux côtés de l’OTAN et des USA laissant pays en ruines.


Camarades, on n’oublie évidemment pas Lahaut l’antifasciste, le rescapé des camps, l’homme qui avait le soleil dans sa poche. Lui qui par ses meetings a instauré cette tradition à Liège : les fascistes ne parleront pas en public à Liège. Lui, qui durant l’horreur des camps a toujours été solidaire avec les autres prisonniers, partageant ses repas, ses cigarettes, la paille pour dormir, se sacrifiant. Malade de la dysenterie dans les camps, il fut aidé et soigné par des camarades allemands et un médecin tchécoslovaque.


C’est l’occasion de parler brièvement pour conclure de Julien Lahaut, de la santé et du socialisme en cette période de pandémie. On se souviendra que c'est en union Soviétique que Julien lahaut passera sa convalescence après une broncho-pneumonie. Et ce à plusieurs reprises au cours des années 30 Et ce ne fut pas le seul à profiter des soins en Union Soviétique ou dans les démocraties populaires. On ne peut que souligner la qualité des soins de santé dans les pays socialistes, encore aujourd'hui, comme à Cuba, où la santé est un droit élémentaire.


Camarades, nous continuons les combats, le combat de Julien Lahaut.


Julien Lahaut est vivant dans nos cœurs, son parti est vivant dans l'action. Le parti a un avenir, l'avenir a un parti.


Vive Julien Lahaut, Vive le Parti Communiste de Belgique, Vive le socialisme !

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !


[NL] Eerbetoon aan Julien Lahaut, voorzitter van de CPB, vermoord op 18 augustus 1950]


Beste kameraden,


100 jaar geleden, op 3 en 4 september 1921, werd in Anderlecht de Communistische Partij van België geboren. Vanaf de eerste 30 jaar van het leven van de partij kunnen we zeggen dat de figuur van Julien Lahaut essentieel is. Ze werden soms door elkaar gebruikt, maar de partij is niet zomaar een man. We zullen tijdens dit eerbetoon verschillende namen van grote kameraden van de partij voorstellen. Het gaat er niet om opnieuw een biografie te maken, maar om Julien Lahaut te kennen en eer te bewijzen door zijn strijd voor de arbeidersklasse en om te zien hoe hij nog steeds kan inspireren, een voorbeeld kan zijn voor de werkers van vandaag.


Het is allereerst belangrijk om te onthouden dat het niet de theorie was die hem tot het communisme bracht, maar de dagelijkse klassenstrijd, de strijd tegen armoede, werkloosheid, uitbuiting, de strijd voor emancipatie van onze klasse. Het is de context die zijn overtuigingen heeft gesmeed. Dat was reeds de context toen hij een kind was. Hij werd inderdaad geboren in een tijd van grote organisatie van de arbeidersklasse in België, kort na het bloedbad van Roux, waar de rijkswacht vuurde op de stakers die een revolutionaire strijd begonnen tegen het uithongerende systeem te midden van een crisis van overproductie. duizenden arbeiders op straat had gesmeten. De vader van Julien Lahaut organiseerde de eerste socialistische bonden in Seraing. Dit is alles wat je in gedachten moet hebben om de mens Lahaut, de activist Lahaut, te begrijpen.


Op 18-jarige leeftijd was hij al aanwezig in de staking van de staalarbeiders in 1902, een tijd waarin stakingen economisch èn politiek waren. Hij werd ontslagen uit zijn eerste werk wegens "activisme" bij Cockerill gecontroleerd door de Generale Maatschappij van België, dezelfde monopolie die 48 jaar later een van de sponsors zou zijn van de moord op ‘Noss’ Julien, die voorzitter werd van de Communistische Partij van België. Julien heeft de kapitalisten altijd in verlegenheid gebracht. Kameraden, we komen niet alleen door theorie tot de strijd. De kracht van Julien, de kracht van de partij, was en is om de strijd te versterken, de piketten te versterken ondanks het feit dat ze tot 1921 verboden waren. Praktijk-theorie-praktijk.


Tijdens de 1e Wereldoorlog nam Julien Lahaut dienst in het leger. Maar bij zijn terugkeer van het Russische front, waar hij de Oktoberrevolutie ontdekte, is hij ervan overtuigd dat Lenin gelijk heeft. Dit is de theorie voor de terugkeer naar de praktijk, een constant heen en weer tussen de twee, ook al is ‘Noss’ Julien vooral een mens/activist van op het terrein, een man van het volk, een man onder het volk. Kameraden, we vergeten vaak dat als hij pas in 1923 toetrad tot de CPB, hij binnen de BWP had gestreden, opdat deze zich zou aansluiten bij de 3e Internationale. Helaas, in tegenstelling tot Frankrijk, waar het congres van de Tours de meerderheid de toelating gaf om zich te verenigen met leninistische stellingen, hebben het reformisme, het parlementarisme en het opportunisme in België altijd de BWP en haar opvolger gedomineerd. Dit blijkt uit haar positie toen de BWP in 1921 het gareel van de crisis aanvaardde, toen de arbeidersbeweging net de 8h bij wet had veroverd en vooral in de die fabrieken met stakingen onder leiding van Julien Lahaut, naar het voorbeeld van de bolsjewieken die in de nasleep van de Oktoberrevolutie in 1917, in de jonge Sovjetrepubliek, de 8-urendag introduceerde, wat hoop gaf aan werkers over de hele wereld. In 1936 is het het principe van 40 uur dat op een unitaire manier werd verkregen na strijd onder leiding van Julien Lahaut. Evenals de betaalde vakantie.


Kameraden, we weten heel goed dat in veel sectoren de 8 uur al niet meer wordt gerespecteerd en dat het niet genoeg is om deze historische doorbraak van 1921 voor de arbeidersklasse te herdenken, die alleen werd gewonnen door strijd en staking. Naast lonen en arbeidsvoorwaarden is de werktijd, de kern van de uitbuitingsverhouding, de kern van de kapitaal-arbeidsverhouding, die het doelwit is van aanvallen door bedrijfsleiders. Kapitalisten proberen hun winst te behouden of te vergroten door de tijd te verlengen dat we waarde en dus meerwaarde voor hen produceren. Het Interprofessioneel Akkoord (IPA) dat voorziet in een zeer sterke toename van overuren zonder extra loon en zonder vergoeding of compensatie is hiervan een illustratie, evenals het wetsvoorstel van de Griekse regering om de werkdag van 8 tot 10 uur te verlengen.


Kameraden, de strijd voor collectieve arbeidstijdverkorting maakt inderdaad deel uit van de algemene strijd tegen kapitalistische uitbuiting. Door zijn stakingen in 1921 werd Julien Lahaut gênant voor de BWP en werd hij uiteindelijk uitgesloten van de partij en de vakbond. Daarna richtte hij de Ridders van de Arbeid op, aangesloten bij de Profintern, de internationale rode vakbonden. Vandaag, kameraden, vorderen de ideeën van het klassen-sindicalisme en willen de werkers niet meer toegeven. We moeten onze campagnes rond het lidmaatschap van de Wereldfederatie van Vakbonden versterken, niet omwille van louter lidmaatschap of omwille van een patent op "zuiverheid in de strijd", maar omdat het een instrument is om onze strijd te versterken, om ze op internationale schaal te coördineren, want als het kapitaal transnationaal is en speelt met de vrijheid om kapitaal te laten circuleren, moeten we onze strijd verheffen boven het nationale en lokale niveau en de solidariteit activeren. Onze gevechten zijn hetzelfde, tegen dezelfde uitbuiters, van Fedex tot Liberty Steel, via Brussels Airlines. En zolang we geen eigen vakbond hebben, organiseren we ons binnen de bestaande organisaties op revolutionaire basis zoals in de tijd van Julien Lahaut, de revolutionaire vakbondsoppositie. Ons altijd baserend op de eisen van de werkers, de strijddoelen definierend en agiteren dat het alleen de socialistische revolutie is die invulling zal geven voor onze echte behoeftes. Alleen door ervoor te vechten zullen we de bange bourgeoisie nieuwe rechten ontnemen.


Kameraden, Julien Lahaut is ook een uitstekende activist die met karakter, niet aarzelt om te zeggen wat hij denkt, maar toch gedisciplineerd blijft. Hij is ook een internationalist. In 1924 mobiliseerde Lahaut naar aanleiding van de oproep van de 3e Internationale tegen de koloniale repressie onder leiding van Frankrijk in Marokko die gericht was op Emir Abdelkarim en de Republiek van de Rif, de eerste gedekoloniseerde staat die alleen door de Sovjet-Unie werd erkend. 100 jaar geleden, in juli 1921, bracht Abdelkarim el Khattabi een grote nederlaag toe aan de Spaanse koloniale troepen in de Slag bij Anoual door guerrilla-tactieken die later generaal Giâp zouden inspireren in Dien Bien Phu. Abdelkarim zal zeggen: "Pas op voor westerlingen, behalve de communisten die de enige vrienden van de Arabieren zijn".


Kameraden, we moeten hier in de context van het honderdjarig bestaan zien dat de strijd alle middelen gebruikte en alle revolutionairen omvatte, inclusief intellectuelen en kunstenaars. Zo had de dichter Paul Nougé, stichtend lid van de 1e Communistische Partij in 1919, deelgenomen aan het surrealistische pamflet "de revolutie eerst en vooral" tegen de oorlog in Marokko. Onder de andere ondertekenaars vinden we uiteraard Louis Aragon.

12 jaar later sloot Achille Chavée, surrealist en lid van de Communistische Partij, zich ondertussen aan bij de internationale brigades terwijl veel andere partijleden in Spanje vochten. We kunnen Marcel Baiwir noemen, Désiré Mosbeux, metgezel van ‘Noss’ Julien in Seraing, of de gebroeders Akkerman die hun leven gaven in de strijd tegen het fascisme. Ook hier, kameraden, speelde Julien Lahaut zijn rol van internationalistisch leider in daden en woorden. Zo verwelkomde hij Spaanse kinderen in zijn huis, moedigde hij de brigadisten aan. Hij steunde het Republikeinse Spanje tot het einde, in tegenstelling tot de sociaal-democraten, die haar opnieuw hadden verraden door Franco te erkennen, via Paul-Henri Spaak, de toekomstige secretaris-generaal van de NAVO, terwijl de republiek nog standhield. Zoals in 14-18 toen Vandervelde Russische soldaten aanmoedigde om de oorlog voort te zetten. De sociaaldemocratie, om de uitdrukking destijds te gebruiken, is "de stoottroep van het imperialisme en de steunpilaar van de bourgeoisie". De BWP verdedigde de heilige unie, zoals vandaag, de verschillende regeringen ons nationale eenheid bezingen, of het nu tijdens de pandemie is , voor de Olympiërs of tijdens het euro-voetbal, alsof we één zouden zijn met onze uitbuiters! Er zijn inderdaad twee klassen en onze klasse-belangen staan lijnrecht tegenover de belangen van de andere klasse. De woorden op het spandoek achter Julien Lahaut in 1921 tijdens de negen maanden durende staking van Ougrée Marihaye zijn eenvoudig en duidelijk: de bazen zijn slechteriken. We hebben niets gemeen met onze uitbuiters. Ze kopen en rekruteren om ons te breken, om ons te doden. De bedrijfsleiders veranderden niet tussen 1921 en 2021. We denken aan de kameraden van Fedex in Italië of de kameraden van Colombia bloedig onderdrukt.


Kameraden, de arbeidersklasse is één en onze strijd is internationaal.

In 1923 werden 54 leden van de Communistische Partij gearresteerd in verband met de Grote Samenzwering, en soortgelijke arrestaties troffen de Franse Communistische Partij. Onze twee partijen worden er vervolgens van beschuldigd "onpatriottisch" te zijn, omdat we ons verzetten tegen het militarisme van de bezetting van het Ruhrgebied in Duitsland in dienst van de Belgische en Franse mijnbouw- en staalmonopolies tegen het volk en de arbeidersklasse van Duitsland, omdat we de revolutionairen steunen in Duitsland die vechten tegen hun eigen monopolies. Uiteindelijk worden 16 kameraden voor het gerecht gesleept. Onder de 16 is er Julien Lahaut die nog geen lid is van de Communistische Partij. Voor hun vrijlating worden internationale bijeenkomsten georganiseerd. Ze worden uiteindelijk vrijgesproken en bij het buitenkomen vraagt Julien Lahaut om lid te worden van de CPB. Hij ziet de kracht en de noodzaak van de partij.


Kameraden, de partij moet koste wat kost worden behouden, het is met onze krant om met de massa te werken, en wat het belangrijkste is, het is een voorhoedeorganisatie. Toen in 39 "De stem van het volk" door de regering werd verboden, toen in maart 1940 de partij zogenaamd "ter verdediging van nationale instellingen" werd verboden, verzette Julien Lahaut zich daar krachtig tegen in het parlement. Kameraden, deze wet, die tot doel heeft communisten te verbieden om verkozen te worden en ervoor te stemmen, om openbare ambten te bekleden of deel uit te maken van een jury van assisen, doet denken aan het lot dat de KPD in Duitsland trof en de poging om de DKP vorige maand, van deelname aan de Duitse federale verkiezingen uit te sluiten. We hebben onze meest broederlijke steun aan onze kameraden gestuurd en er zijn protestboodschappen van over de hele wereld gekomen om bij te dragen aan de overwinning van het proletarische internationalisme. De DKP zal niet worden verboden en zal zich verkiesbaar kunnen stellen. Internationale eenheid, maar ook met de slachtoffers van kapitalistische uitbuiting.


Eenheid van werkers met of zonder werk, met of zonder papieren.


Al in 1905 verzette Julien Lahaut zich met de vakbond "Sta Op" die hij had opgericht toen hij uit Cockerill werd verdreven en die de centrale van metaalarbeiders zou worden, tegen de kassen voor onderlinge bijstand die door de bedrijfsleiders waren opgericht. Hij begreep dat een baas nooit iets in ons belang doet en dat deze fondsen werden gebruikt om de arbeiderseenheid breken. Kameraden, terwijl men het steeds meer heeft over een hervorming van de werkloosheid, stelde Julien Lahaut, communistisch afgevaardigde, met Henri Glineur en Jacquemotte in 1932 een hervorming van de werkloosheidsverzekering voor, nog vóór de instelling van de sociale zekerheid, om deze universeel en gratis te maken, gefinancierd door de bazen voor een bedrag van vijf procent van de loonsom en tien procent van de winst, de rest betaald ten laste van de staat door de toewijzing van het Nationaal Crisisfonds en de vermindering van de uitgaven voor bewapening. Kortom, het is de creatie van sociale bijdragen die de communisten verdedigden en zelfs vandaag verzetten wij ons tegen elke kwijtschelding van die zogenaamde “patronale” bijdragen zoals nog het geval was tijdens de laatste IPA. Giften aan de bedrijfleiders (door subsidies, terug-stortingen, vermindering “patronale bijdragen”) bedroegen in 2021 in totaal 18 miljard euro! Als onderdeel van de IPA hebben we een campagne geleid en zullen we dat blijven leiden: "het is niet alleen de wet van ‘96 die moet worden afgeschaft, het zijn de sociale onderhandelingen zèlf ”. Laten we de kameraden van de grote mijnwerkersstaking in ‘32 niet vergeten: terwijl de bij de BWP aangesloten vakbonden de 5% loonmatiging voor de mijnwerkers accepteerden, riep de CPB op tot verzet. Het was dat jaar dat onze kameraad Louis Tayenne, aan wie we op 10 juli hulde brachten, werd vermoord door de gendarmerie en dat de volkshuizen werden beschermd door de gendarmerie. Uitgerekend deze dinsdag 10 augustus 2021 is het het hoofdkwartier van de PS dat door de politie werd beschermd tegenover honderd mensen zonder papieren. Lahaut, de afgevaardigde, de heraut, de verdediger van de werkers stelde al vraagtekens bij het criminele beleid van België dat asielzoekers ofwel rechtstreeks terugstuurde naar nazi-Duitsland of naar Nederland waar de verzoeken al waren mislukt. België duwde joden terug, geen antifascistische vluchtelingen welkom. Men zal zich herinneren dat de MOE-sectie en de Italiaanse antifa's belangrijk waren in het leven van de partij, vooral tijdens de splitsing van 1928. Men zal zich herinneren dat onder de regering-Michel, de staatssecretaris Francken samenwerkte met de Soedanese veiligheidsdienst van de dictatuur van Omar el-Bashir terwijl we samen met onze Soedanese broeders in België vochten voor hun rechten, voor het einde van de gesloten centra en tegen de dictatuur in het land. Vandaag zetten we ons werk met migranten-werkers voort. We blijven zeggen: "Zelfde leven, dezelfde baan, dezelfde rechten."


Vandaag zijn het de Afghanen die niet welkom zijn, aangezien België al twintig jaar deelneemt aan de plunderingsoorlog en de imperialistische oorlog naast de NAVO en de Verenigde Staten, en het land in puin achterlaat. Kameraden, we vergeten natuurlijk niet Lahaut, de antifascist, de overlevende van de kampen, de man die de zon in zijn zak had. Hij die door zijn meetings deze traditie in Luik heeft gevestigd: de fascisten zullen in Luik niet in het openbaar spreken. Hij, die tijdens de verschrikkingen van de kampen altijd solidair was met de andere gevangenen, zijn maaltijden deelde, zijn sigaretten, het stro om op te slapen, zichzelf opofferend. Ziek van dysenterie in de kampen, werd hij geholpen en behandeld door Duitse kameraden en een Tsjechoslowaakse arts.


Dit is een gelegenheid om nog kort te spreken om af te sluiten over Julien Lahaut, over de gezondheid en het socialisme in deze periode van pandemie. Men zal zich herinneren dat Julien lahaut in de Sovjet-Unie zijn herstel zal doorbrengen na een broncho-pneumonie. En dit meerdere malen in de jaren 1930. En het was niet de enige die profiteerde van zorg in de Sovjet-Unie of in de volksdemocratieën. Men kan alleen de kwaliteit van de gezondheidszorg in socialistische landen onderstrepen, zelfs vandaag de dag, zoals in Cuba, waar gezondheid een grondrecht is.


Kameraden, we zetten de strijd voort, de strijd van Julien Lahaut. Julien Lahaut leeft in onze harten, zijn partij leeft in de actie. De partij heeft een toekomst, de toekomst heeft een partij.


Leve Julien Lahaut, Leve de Communistische Partij van België, Leve het socialisme! Werkers aller landen, verenigt u!

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