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1er mai : hommage aux martyrs de la classe ouvrière. Intervention de F. Visconti, membre du BP du PC

Le 1er mai c'est aussi une journée où nous rendons hommage aux martyrs de la classe ouvrière. Des camarades de la Fédération de Charleroi du Parti Communiste de Belgique se sont rendus aujourd'hui sur la tombe de Louis Tayenne, membre du Parti Communiste et du Secours Rouge, assassiné par la gendarmerie à l'été 32. Nous remercions le Partito Comunista - Estero pour sa présence à nos côtés.


Découvrez l'intervention de Freddy Visconti, membre du Bureau Politique du Parti Communiste de Belgique :



"Traditionnellement nous allons à la manifestation du 1er mai avec nos drapeaux. Cette année-ci aussi, mais nous avons décidé de faire aussi notre propre fête du 1er mai, un 1er mai communiste. Evidemment à cause du Coronavirus, ce sera de façon limitée. Comme 2021 est l'année du 150e anniversaire de la commune et du 135e anniversaire du massacre de Roux, nous avons décidé d'honorer Louis Tayenne, tué par les forces de répression il y a 86 ans. Hélas oui, en Belgique, le pouvoir a souvent tué des travailleurs. Fin du XIXe et début du XXe siècle, la Belgique était une puissance économique dans le top mondial. A la fin des années vingt, les charbonnages en Belgique représentaient le deuxième secteur industriel du pays, juste après la métallurgie. Avant la grande crise, le prix du charbon chuta et les stocks s’accumulèrent. Entre juillet 1930 et mars 1932, les revenus des mineurs diminuent de 29 %, alors que les loyers restent inchangés, et que le prix du pain augmente. Aux réductions de salaire s’ajoutaient le chômage partiel et les licenciements. Le nombre de sans-emploi passe de 181.000 en décembre 1930 à 326.000 en 1932, sans compter 200.000 chômeurs non indemnisés! La faim rôdait dans les corons !

Le 17 mai 1932, les patrons charbonniers borains annoncèrent une nouvelle diminution de salaire de 5%. Le 30 mai, la grève démarra spontanément. Dès le 1er juillet, tout le Borinage était à l’arrêt et on assista aux premières manifestations de femmes. Finalement les métallurgistes et les travailleurs des transports se joignent au mouvement: plus de 150.000 ouvriers étaient en grève.

Les mineurs affiliés à la Centrale révolutionnaire des Mineurs (CMR), liée au Parti Communiste avaient pris la tête du mouvement. La gendarmerie charge les cortèges de grévistes, sabre au clair. Des manifestants sont blessés et des barricades érigées.

Des mineurs incendient le château d’un directeur à Dampremy. Le gouverneur du Hainaut interdit les rassemblements de plus de cinq personnes. Le ministre de l’Intérieur décrète l’état de siège dans les régions minières et envoie 2.500 gendarmes, des militaires et même des automitrailleuses quadriller les corons. Le dimanche 10 juillet la gendarmerie dispersa une manifestation à Roux et tua un ouvrier, Louis Tayenne. La sûreté générale arrêta Julien Lahaut, secrétaire de la CMR ainsi qu’une série d’autres dirigeants du PCB, accusés de complot. Les organisations communistes sont interdites. A partir du 12 juillet les gendarmes reprirent possession de la rue, le calme bourgeois était rétabli.

Les mineurs, isolés et trahis, mettent fin à la grève à la mi-septembre. De nombreux ouvriers, ulcérés par les trahisons successives des dirigeants du POB, rejoignent un PCB qui, jusque là groupusculaire, allait dès lors prendre un caractère ouvrier de masse.

L’histoire de cette grève est le sujet d’un film muet, Misère au Borinage (1934, réalisé par Henri Storck et Joris Ivens. Images terribles de la réalité de l'époque ! Ce documentaire social est aujourd’hui une référence cinématographique et historique incontournable.

Nous voilà en 2021

Sur le fond rien n'a changé, le capital exploite toujours les travailleurs et profite de la Pandémie pour durcir son pouvoir et essayer de se sortir de la crise économique en cours dont le Coronavirus n'a été que le révélateur. Depuis l'année passée, les espoirs de sortie de la crise sanitaire sont de plus en plus incertains. Au départ, le gouvernement a laissé venir le Coronavirus malgré les nombreux avertissements de spécialistes, laissant ouvertes nos frontières, sans aucun contrôle des voyageurs en provenance de pays dont on savait qu'il y avait un foyer de pandémie. Les politiques au pouvoir ont refusé de prendre des mesures de protection radicales comme, par exemple, dans les pays asiatiques. Toute la charge de l'effort sanitaire se reporte sur les travailleurs et leur famille. Pendant que les dirigeants travaillent contre les travailleurs, sans vraie politique de la santé, il n'y a toujours pas plus de lits, pas plus de matériel, pas plus d'embauche de soignants. La politique d'austérité de l'Union Européenne ne change pas d'un gramme. La construction du Grand Hôpital de Charleroi, à Gilly, va encore réduire et l'emploi et les lits...

Le pouvoir a réservé les vaccins fabriqués par Big Pharma pour des sommes gigantesques, privant les pays non riches d'accès large au vaccin. L'utilisation politique de l'épidémie et du vaccin sont totalement honteuses : répression intérieure et utilisation géostratégique à l'extérieur. L'Union Européenne protège le marché juteux, très très juteux de Big Pharma. Ignorance des vaccins Russes et Chinois ainsi que des 4 vaccins Cubains au détriment éventuel de notre santé. Alors que beaucoup de travailleurs se retrouvent dans la pauvreté et la misère malgré les soi-disant aides Corona, le gouvernement va vouloir nous faire rembourser via les impôts ou d'autres sacrifices. Ce qui signifie qu'un plus grand nombre de travailleurs vont tomber dans la vraie pauvreté. L'après pandémie égale l'avant pandémie. Le capital n'hésite jamais à sacrifier les travailleurs et leur famille Nous devons nous opposer à toutes ces institutions qui poussent le gouvernement à sacrifier le peuple au bénéfice du capital tels que l'Union Européenne, le FMI, la BCE, et bras armé du capital, l'OTAN qui nous coûte très cher (voir la saga des F35)!

Nous devons déconfiner la lutte des classes.

Nous devons nous organiser, nous la classe des travailleurs, les prolétaires, pour lutter et pour finalement renverser le capitalisme, construire une société socialiste qui fonctionne et produit selon les besoins de l'humanité. Entre autres, pour un système de soins de santé gratuit accessible à tous. Que cette journée du 1er mai 2021 se déroule sous le signe de la lutte pour la RE-conquête de toutes les conquêtes qui nous ont été enlevées depuis le début des années 1980, telles que toutes les économies qui ont été réalisées dans les soins de santé et la sécurité sociale.

Vive le 1er mai Vive le socialisme."

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