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COMMÉMORATION DU MASSACRE DE ROUX 1886

[FR] Il y a 135 ans, les 26 et 27 mars 1886, 19 ouvriers étaient assassinés à Roux par les milices bourgeoises et le gouvernement réactionnaire de Léopold II lors de la répression menée contre les grèves insurrectionnelles qui avaient commencé 10 jours plus tôt dans le bassin liégeois.

Le 18 mars, des militants anarchistes voulaient commémorer Place Delcour à Liège le 15e anniversaire de la Commune de Paris, dont nous commémorons cette année le 150e anniversaire. La Commune, premier État Ouvrier, fut fondé par le peuple de Paris en opposition aux politiques antipopulaires du gouvernement républicain et réactionnaire d’Adolphe Thiers qui avait suivi le Second Empire après la défaite contre la Prusse. La république que les travailleurs de Paris, mais aussi dans de nombreuses autres villes de France, voulait sociale a été réprimée violemment et brutalement durant la semaine Sanglante par la république bourgeoise entre le 21 et le 28 mai.

15 ans plus tard, la répression fut aussi sanglante contre les travailleurs de la verrerie, de la sidérurgie et des charbonnages qui s’étaient levés contre la misère, la mise au chômage forcée et les lockouts imposés par le patronat en pleine crise de surproduction capitaliste. Les grèves d’abord isolées des bassins industriels liégeois, carolos, borains s’étendirent et devinrent insurrectionnelles dans cette crise amplifiée par les mauvaises récoltes.




Ce sont les besoins de notre classe qui font l’Histoire.


Les travailleurs qui luttaient entre autres pour des augmentations de salaires firent usage du droit de grève et bravèrent les lois bourgeoises. Ils partaient à la conquête de nouveaux droits, notamment l’organisation en syndicats qui est toujours menacée aujourd’hui.

Il faut replacer ces luttes dans un contexte international de grandes luttes syndicales ou pour la conquête des droits syndicaux. Deux ans avant le massacre de Roux, en France la loi Waldeck-Rousseau abrogeait la loi Le Chapelier de 1791 qui interdisait les organisations ouvrières. C’est également le 1er mai 1886 qu’il y eut une grève générale aux États-Unis et à Chicago pour la réduction collective du temps de travail. La manifestation à Haymarket Square fut là encore violemment réprimée le 4 mai. Depuis lors, c’est la date du 1er mai qui est devenue la journée internationale de lutte des travailleurs.


Que retenir de ces événements pour nos luttes aujourd’hui ?


Tout d’abord c’est par la lutte contre nos exploiteurs et pour la libération de notre classe que nous avons conquis des avancées, des protections sociales, des droits sociaux. Et c’est par la lutte que nous les défendrons. D’aucuns rappellent à juste titre des avancées en termes d’hygiène et de santé à la fin du 19e siècle, à une époque où frappaient encore la peste et le choléra. Une chose est certaine, la bourgeoisie ne s’est intéressée et ne s’intéresse à nos conditions de vie, à notre hygiène, à notre santé qu’une fois que les ravages de la maladie parmi notre classe menacent la production et le taux de profit du patronat. Ça s’est encore vérifié avec la crise du Covid et des confinements variables selon les besoins du capital. Par contre, les lieux où la contamination reste la plus forte (+ de 40%) restent le lieu de travail. Par ailleurs, si les grévistes de 1886 luttaient contre la misère, la malnutrition, l’insalubrité des logements, combien de travailleurs aujourd’hui vivent encore dans des taudis, dans des appartements minuscules au prix exorbitant ? Combien de travailleurs doivent se priver pour nourrir leurs enfants ? Ce que contre quoi nous luttons depuis toujours, la crise sanitaire l’a révélé aux yeux de tous.


Une deuxième leçon, c’est que la bourgeoisie fera usage de la répression, de la Commune à aujourd’hui, en passant par Roux et les gilets aunes. En 1886, le parti libéral campa sur ses positions et renforça l’arsenal juridique répressif, tout comme aujourd’hui le gouvernement va essayer de faire passer une loi pandémie reprenant les arrêtés ministériels de répression dans le cadre de la cadre sanitaire, afin de museler toute opposition. Ce qui s’est passé en Italie les derniers mois va certainement arriver ici. Les travailleurs de la logistique, chez Fedex-TNT qui avaient gagné après 13 jours de grève en février dernier, ont été réprimé avec des amendes, des mises sous surveillance et l’arrestation de deux délégués du Syndicat S.I.Cobas. Seule la mobilisation continue des travailleurs a permis leur libération ce 26 mars. Seule la lutte paie.

3e leçon de 1886, c’est la nécessité d’un véritable parti révolutionnaire d’avant-garde, rôle que n’a jamais pu remplir le POB, né un an avant le massacre de Roux. Le POB rassemblait des forces hétéroclites et réformistes, ce que la Charte de Quaregnon a confirmé en 1894. Cette référence pour la social-démocratie comporte des éléments qui la rapproche du programme de Gotha tant critique par Marx.


Enfin, on doit également retenir que le suffrage universel, une des principales revendications du mouvement ouvrier dans les années 1880 et conquis en 1919 pour les hommes et en 1948 pour les femmes, ne suffit pas à faire du système d’exploitation qu’est le capitalisme, une véritable démocratie. C’est bien la destruction de cet ordre social barbare pour laquelle nous luttons.

Construisons un front unique à la base, classe contre classe, pour la Révolution et le socialisme.


Gloire et Honneur aux martyrs de Roux et de la Commune. Ils sont éternels.


[NL] Het einde van de Frans-Pruisische oorlog in 1870 en de aanleg van de spoorwegen in Amerika, veroorzaakten een verhoogde vraag naar industriële producten. In de bedrijven werden ook nieuwe machines en technieken ingevoerd. Bij de grote bedrijven kon zo de stijging van de productivitei gebeuren met minder arbeiders. In de minder kapitaalkrichtige bedrijven, waar men nog niet de nieuwe machines en technieken kon invoeren, moest men het hebben van een hogere uitbuiting van de arbeiders. Op een gegeven moment leidde de concurrentieslag voor de marktaandelen uit op een overproductie. Dit leidde tot een crisis: voor het kapitaal een nog scherpere concurrentieslag, voor de werkers toenemende werkeloosheid, loonsdalingen. Maar het loon was al onvoldoende om een menswaardig bestaan uit te bouwen. De grote bedrijven slokten de kleinere op, de kapitalen accumuleerden, tegenover de groeiende ellende voor de werkers. Dit lag aan de basis van de revolte van de werkers, niet alleen in België (Luik en Charleroi), maar ook in de Verenigde Staten, in Nederland, Frankrijk en Engeland. De revolte had overal plaats rond de 18e maart in 1886, de verjaardag van de Commune, symbool van een andere mogelijke maatschappij.


De Commune was ook indirect de aanleiding van het onstaan van sociaal-democratische partijen, maar dan onder het motto: “Zeker geen revoltes meer zoals de Commune”. De sociaal-democratische partijen waren in feite het tweede gezicht van de burgerij. Het eerste gezicht was de moordende repressie.


De rol van de sociaal-democratische partijen was om zich op te werpen als “vertegenwooriger van de werkende klasse”. Zo konden met mondjesmaat ingevoerde hervormingen de brute repressie afwisselen, en zo de nodige rust herstellen. Want er was opnieuw een groeiende vraag, waaraan de bedrijven moesten voldoen, in een volgende concurrentieslag. Hiervoor hadden ze het werkvolk nodig.


De lessen die de werkers niet mogen vergeten zijn: “Hervormingen zijn niet rechtstreeks bereikt door strijd, hervormingen zijn het bijproduct van mislukte en neergeslagen revollutionaire strijdbewegingen.” “Onvolledig en tijdelijk zoals de hervormingen zijn, ze zullen altijd weer aangevallen worden op moment dat de concurrentiestrijd onder kapitalisten dit vereist.” “De enige uitweg is de strijd voor de vernietiging van het kapitalisme en de burgerlijke staat, de uitbouw van een productie-systeem in handen van de gemeenschap en in functie van de noden en behoeftes van die gemeenschap.”

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